Le territoire du SCoT Lens-Liévin Hénin-Carvin comporte 50 communes.
A la frontière Est du Pas-de-Calais, sa superficie est de 351,45 km², soit 2,8% du territoire régional et 5,3% du territoire départemental.
Au dernier recensement (INSEE, 2012), le territoire du SCoT Lens-Liévin Hénin-Carvin comptait 366 823 habitants (25% de la population départementale, 9% de la population régionale (Nord Pas-de-Calais) et 6,1% de la population régionale 2016 (Nord Pas-de-Calais-Picardie).
Il comporte une densité moyenne très élevée avec 1044 habitants/km², contre une moyenne de 325 habitants/km² en Région Nord Pas-de-Calais et 115 habitants/km² en France métropolitaine. La population se concentre particulièrement dans le Cœur Urbain et le Secteur Nord et la densité reste plus faible dans les Collines de l’Artois.
D’un point de vue dynamique, le territoire subit globalement une perte de population depuis la fin des années 1960, dont le rythme s’est accentué depuis les années 1990, après avoir connu une forte période de croissance démographique due à l’activité minière. Depuis 30 ans, cette perte s’évalue à plus de 30 000 habitants. Paradoxalement, le territoire est dans une dynamique économique forte.
Evolution démographique 2006-2011 (INSEE, Traitement RCT) :
C’est un territoire dont l’augmentation des emplois a été plus forte que celle de sa population active mais dont le taux de chômage est encore le plus élevé de toutes les zones d’emploi du Nord-Pas-de-Calais.
Cette érosion démographique est le résultat d’un taux migratoire négatif, que le taux de natalité n’arrive pas à compenser.
Evolution démographique de 1968 à 2009 sur le SCoT Lens-Liévin-Hénin-Carvin (INSEE) RCT 2015 :
Cette évolution démographique négative est plus mesurée dans les secteurs Nord et des Collines de l’Artois, où un solde migratoire positif permet de réduire la baisse démographique. Le secteur du Cœur Urbain, plus marqué par l’activité minière, est le plus touché.
Le territoire du SCoT peut être qualifié de « territoire jeune » dans la mesure où les moins de 30 ans représentent 40% de la population en 2012.
C’est un des très rares territoires, si ce n’est le seul en France, dont la population des plus de 60 ans a baissé entre les deux derniers recensements, mais c’est un élément à nuancer compte tenu de l’état de santé des populations, notamment des retraités des mines.
Sur le territoire du SCoT, le nombre de ménages augmente également entre les deux derniers recensements (+6%). La taille moyenne des ménages est de 2,5 personnes contre 2,2 en moyenne en France métropolitaine.
En 2012, le territoire du SCoT était pourvu de 158 598 logements, représentant plus de 23% du parc départemental. Le volume de ce parc a augmenté de 4% entre 2007 et 2012, soit un peu inférieur à la tendance départemental (+ 4,7%).
Il s’agit à 93% de résidences principales et avec 6,5% la vacance y plus faible que la moyenne nationale de 7,1%.
On note une prépondérance de logements individuels puisque le logement collectif ne représente que 17,7% du parc, principalement concentré dans le Cœur Urbain, entre Liévin et Hénin-Beaumont.
La structure du parc, composée majoritairement de logements de taille moyenne (4 pièces), est déficitaire en petits logements, entraînant des blocages dans les parcours résidentiels au vu d’une croissance des petits ménages et d’une population jeune primo-accédante.
La répartition du statut des occupants est particulière sur le territoire : en effet, alors que le taux de propriétaires de 42,8% est inférieur de près de 15 points à la moyenne nationale (57,7%), le taux de locataires et des logés gratuitement (statut d’ayant droit attribué aux anciens mineurs et à leur famille) les dépassent largement.
Cette spécificité se vérifie bien dans le Cœur Urbain et, dans une moindre mesure, dans le Secteur Nord, alors que les Collines de l’Artois se distinguent par une forte proportion de propriétaires occupants.
Le parc minier, né de la période de l’exploitation minière, représente 22% du parc et constitue un patrimoine caractérisant fortement l’identité du territoire. Un effort de réhabilitation considérable a été entrepris mais il subsiste encore des logements vétustes et insalubres.
Le parc social représente 26% des logements du territoire, il s’est développé depuis les années 1950 et se concentre dans le Cœur Urbain et le Secteur Nord.
Répartition du parc de logements sociaux en 2011 (INSEE, traitement RCT) :
En 2012, l’arrondissement Lens-Hénin compte le plus fort taux d’expulsions du département avec 1010 assignations.
En 2014, une nouvelle géographie prioritaire de la politique de la ville a été établie. Cette réforme vise à simplifier et à mieux orienter les aides apportées. Dans le cadre de cette nouvelle politique de la ville, le territoire du SCoT Lens-Liévin-Henin-Carvin compte 34 quartiers prioritaires sur les 1300 identifiés à l’échelle nationale.
Le territoire du SCoT est urbain dans la plaine, mais il bénéficie aussi de paysages ruraux de qualité, principalement situés dans les Collines de l’Artois et au Secteur Nord.
Le contraste entre le paysage urbain de la plaine, marqué par l’activité minière puis industrielle, et les collines rurales de l’Artois fait l’originalité du territoire. La spécificité de chaque paysage (patrimoine minier en plaine, cités, terrils, bâti rural, patrimoine de guerre sur les Collines de l’Artois, etc.) est mise en exergue par ce contraste, et ce d’autant plus que la plaine minière est visible depuis les Collines de l’Artois et vice-versa.
Entités paysagères du territoire (SCoT LLHC) :
La stratégie actuelle de développement intègre la diversité des paysages, dans un objectif de renforcement de l’attractivité du territoire et de qualité du cadre de vie.
Ainsi, le développement du tourisme rural dans les Collines de l’Artois s’appuie sur la qualité du patrimoine et des paysages. Dans la plaine, le développement de « la ville sur l’eau », au nord-est de la CALL, s’articule autour du canal de Lens et de la Deûle, éléments structurants du paysage. Les projets de requalification d’axes routiers dans le Cœur Urbain assurant la liaison entre les deux agglomérations ainsi qu’un travail qualitatif sur des parcs d’activités existants et à venir devraient contribuer à améliorer la qualité du paysage dans les parties plus urbanisées. Enfin, la Trame Verte et Bleue (TVB), par la valorisation de milieux naturels et la création ou l’agrandissement de lieux de promenade et de loisirs, vient contribuer à améliorer le cadre de vie.
Dans un contexte de forte pression urbaine, tant au Nord que dans les Collines de l’Artois, la qualité des paysages reste une préoccupation à suivre pour éviter de perdre le caractère de village de certaines communes.
Depuis 2012, le Bassin minier du Nord Pas-de-Calais fait parti du millier de biens inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Le Bassin minier a été distingué au titre de « paysage culturel », « œuvre conjuguée de l’homme et de la nature » selon les termes de la Convention du patrimoine mondial. En France, quatre autres sites relèvent de cette catégorie : le Val de Loire, les Causses et les Cévennes, le Mont Perdu dans les Pyrénées et le territoire viticole de Saint-Émilion.
Les déplacements représentent pour le territoire du SCoT un enjeu de développement transversal à toutes les politiques de développement.
Les infrastructures, nombreuses sur le territoire, permettent un maillage efficace mais sont aussi parfois sources de dysfonctionnements : saturation des réseaux, absence de liaisons intermodales, fractures urbaines, etc.
Il apparaît donc aujourd’hui indispensable d’orienter les politiques publiques en matière de déplacements vers un renforcement des autres modes de transport (Transport en Commun en Site Propre, TER, modes doux, etc.) et ainsi éviter l’asphyxie du territoire et la dégradation du cadre de vie : c’est l’ambition du PDU.
Le territoire est maillé par un réseau d’infrastructures important et complexe :
Afin de gérer les flux de personnes, une offre alternative à la voiture s’est structurée via:
Parallèlement, le taux de motorisation s’est accru de 0,1 point sur la période 2007-2012.
La structuration des infrastructures a permis un développement important de l’activité logistique, devenue une activité phare sur le territoire du SCoT.
Afin de profiter de ces nombreux atouts, une plate-forme logistique multimodale d’envergure européenne, DELTA3 a été mise en service. Elle permet de manière exemplaire de développer une complémentarité entre les 3 modes de transport : un échangeur routier, sur l'autoroute A1, est dédié à la plate-forme, un quai fluvial de 550 mètres, dont 250 mètres pour le déchargement, a été créé sur le canal de la Haute-Deûle et enfin, les raccordements ferroviaires sont doubles, le premier à la voie ferrée Lens-Ostricourt et le second à la voie ferrée Lille-Paris.
Deux projets majeurs visant le renforcement des transports en commun sont à l’œuvre sur le territoire :
Ménages non-motorisés (INSEE 2011, traitement RCT) :
Situé au cœur du Bassin Minier marqué par une urbanisation et une industrialisation fortes, le Syndicat Mixte SCoT de Lens-Liévin-Hénin-Carvin comprend peu d’espaces naturels hormis dans le secteur des Collines de l’Artois. Il s’agit essentiellement de zones agricoles, de parcs à vocation récréative et de quelques boisements. Le territoire comprend toutefois des milieux remarquables, qu’il s’agisse des prairies ou des bois des versants du rebord artésien, des milieux humides de la vallée de la Deûle ou des milieux originaux issus de l’ex-activité minière se développant sur les terrils.
Depuis plusieurs années s’affirme une volonté croissante de mieux protéger et gérer les espaces naturels, et de conserver voire restaurer la biodiversité. Ceci se traduit notamment au travers de la Trame Verte et Bleue, politique globale d’amélioration de l’image du Bassin Minier, du cadre de vie, par la valorisation et la mise en réseau des sites de patrimoine naturel, paysager, de détente et de loisirs, de mémoire, ou par la création de liaisons entre quartiers.
Trame verte (SCoT Lens-Liévin-Hénin-Carvin, 2008) :
Si l’amélioration du cadre de vie par la réintroduction d’espaces de nature au sein du milieu très urbain et industrialisé semble être un atout indispensable pour l’attractivité du territoire, ces espaces n’en restent pas moins menacés par les projets de nouvelles implantations d’activités économiques et par la pression urbaine et doivent faire l’objet d’une attention constante pour préserver leur qualité.
L’étalement urbain s’effectue toujours au détriment du foncier environnant, c'est-à-dire sur les espaces naturels et agricoles. Même si le Sud et le Nord du territoire possèdent encore des réserves foncières, leur utilisation doit conduire à la préservation des espaces naturels et agricoles tout en obéissant à des logiques d’équilibre entre espace bâti et espace naturel.
Consommation d'espace moyenne par an entre 2003 et 2009 (DREAL NPDC, traitement RCT) :
En 2012, le territoire du SCoT compte 155 079 actifs. Entre 2007 et 2012, ce nombre s’est accru de 2,6% (soit 3955 actifs de plus).
Ainsi, le territoire du SCoT présente un indicateur de création d’emplois particulièrement dynamique. Entre les deux derniers recensements, plus de 14 000 nouveaux emplois ont été créés sur le territoire, soit une évolution de 14,6% contre 12,6% au niveau national et 9,7% en région. Le développement de zones d’activités fortement pourvoyeuses de nouveaux emplois, comme la plate-forme multimodale DELTA3 à Dourges, explique en partie ce dynamisme.
En 2013, 2039 entreprises ont été créées sur le territoire du SCoT.
Le taux d’activité reste cependant en deçà des taux régionaux et nationaux, exception faite dans les communes des Collines de l’Artois. Dans le même temps, le nombre d’emplois au lieu de travail a augmenté.
L’augmentation relative des emplois a été plus forte qu’à Lille ou qu’à l’échelle nationale de 1998 à 2011.
Evolution comparée de l'emploi en indice sur le périmètre des zones d'emploi du SCoT Lens-Liévin-Hénin-Carvin, de Lille et à l'échelle nationale entre 1988 et 2011 (INSEE) RCT 2015 :
L’histoire industrielle et minière a marqué profondément le territoire puisque les actifs occupant un poste d’ouvrier y sont beaucoup plus présents que sur l’ensemble de la France (+45%).
En revanche, les cadres sont sous-représentés et se concentrent principalement dans le secteur des Collines de l’Artois et dans quelques communes situées en bordure de l’autoroute A1. Le secteur de l’agriculture subit, comme en France, une forte diminution.
Si les professions intermédiaires et les cadres sont de plus en plus présents sur le territoire, leur nombre augmente moins vite qu’ailleurs en région et ne comble donc pas le retard relatif du territoire.
En 2012, le territoire du SCoT dispose de près de 111 925 emplois, localisés principalement sur Lens, Hénin-Beaumont et Liévin, rassemblant à eux trois 41% de l’ensemble des emplois.
Le taux d’emploi relativement faible est compensé par les échanges avec les zones d’emploi voisines : plus de 31 000 personnes quittent tous les jours la zone d’emploi de Lens-Hénin pour des zones d’emploi voisines, en particulier vers la métropole lilloise et le béthunois.
Le secteur industriel (11% des emplois) est moins important qu’en Région (21%). Seule la filière automobile se dégage dans ce secteur sur le territoire. La moitié des entreprises industrielles sont localisées en zones d’activités. Même si par le passé, l’industrie a occupé une place importante, c’est désormais le tertiaire qui est le principal pourvoyeur d’emplois avec 80% des emplois.
Par souci de visibilité économique, le territoire s’engage vers le développement de 3 filières d’excellence : une filière « logistique », une réunissant des entreprises d’ « éco-industrie » et enfin une tournée vers le « sport-économie ».
Au premier trimestre 2015, le taux de chômage sur la zone d’emploi de Lens-Hénin était de 16,6%, soit de 3,6 points supérieurs à celui de la Région et de 6,6 points supérieurs à celui de la France.
Les demandeurs d’emploi sont principalement des femmes et des jeunes, situés dans le Cœur Urbain du territoire du SCoT.
Chômage, précarité des emplois, surreprésentation des catégories socio-professionnelles moins aisées sont autant de facteurs qui expliquent l’existence d’une population fragilisée sur le territoire.
En 2012, la part des ménages fiscaux non imposables est très importante avec 50,5% contre 36% en France métropolitaine. Par ailleurs le taux de pauvreté est de 24,8% contre 14,3% à l’échelle nationale et le salaire horaire net moyen de 11,8€, contre 14€.
Répartition des revenus médians sur le territoire (INSEE 2011, traitement RCT) :
En 2011, l’INSSE a réalisé une typologie des zones d’emploi pour la Région Nord Pas-de-Calais. La zone d’emploi Lens-Hénin est caractérisée par un espace à « pauvreté-précarité très forte » et à « forte vulnérabilité sociale ».
La population du territoire est globalement moins qualifiée qu’au niveau national.
La part des « sans diplômes » reste importante (24%)mais elle tend à régresser entre 2007 et 2012. Cependant, cette évolution reste lente comparativement à l’augmentation de la part des « très diplômés » sur la même période.
Différence entre cadres résidents et emplois de cadres par commune en 2011 (INSEE) RCT 2015 :
En 2012, les écoles élémentaires publiques et privées du territoire comptaient 40 705 élèves contre 41 164 en 2007 (soit – 459 élèves).
Le territoire du SCoT compte également des établissements d’enseignement supérieur dont les principaux se situent à Lens et Liévin avec les composantes de l’Université d’Artois.
En 2014, 2 713 étudiants se sont inscrits à l’Université d’Artois sur les pôles de Lens et de Liévin soit 27,2% de l’effectif total.
L’offre de soins sur le territoire du SCoT est faible.
En 2015, la moyenne pour le territoire du SCoT est de 87 médecins généralistes pour 100 000 habitants, contre 108 médecins pour la Région. Ce déficit est encore plus marqué pour les médecins spécialistes : leur densité est 40% plus faible que celle de la France.
Ce constat est d’autant plus inquiétant au regard de la surmortalité constatée sur le territoire.
Si l’on regarde de plus près les ICM des maladies liées à l’alcool, le tabac ou une mauvaise alimentation, le constat est alarmant. Ainsi, les risques de mourir à cause de maladies liées à l’alcool sont 2 fois plus importants pour un homme.
Si la surmortalité tous âges est forte sur le territoire, la surmortalité précoce, c’est-à-dire des moins de 65 ans est encore plus préoccupante pour les deux sexes.